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Wednesday, December 28, 2011

Pourquoi écouter l’émission A L’Improviste sur France Musiques ?


                            @ Charlotte Picard


On dit souvent de la musique improvisée qu’elle est difficile d’accès, qu’elle est aride, incompréhensible.
Ce n’est pas la musique qui a un accès difficile. Au contraire. Elle ouvre grand ses bras. Le problème est pour l’auditeur éduqué à une écoute d’entrer dans une maison sans porte. Sans code. Sans règle. Où la seule règle est ECOUTER. L’écoute entre les musiciens, l’écoute de chacun – public compris – à la musique ET au monde. Ouvrir. Ouvrir ses oreilles, son cœur, son corps à travers l’écoute de la Musique.

Une fois que vous aurez senti ça,
toutes les musiques seront plus belles pour vous.

Anne Montaron nous tient la main, nous rappelle que ces musiques sont faites par des gens simples. Sensibles. Derrière cette image d’élitisme, d’intellectualisme, il y a des êtres humains qui ne veulent qu’une seule chose : partager.

Dans ces temps où l’Art disparaît, où l’Humain disparaît, elle tient sa barre, le dimanche soir à minuit pour nous. Le lundi matin à zéro heure pour France Musiques. Elle tient la barre du navire sensible.

Ecoutez A l’Improviste.
Il y a des gens dedans.


Pour une plongée hors du temps.
Parce que l’émission est diffusée le dimanche soir. De minuit à minuit quarante.
Ou le lundi matin. De 00h00 à 00h40. Au choix.
Elle est diffusée au moment où le dimanche devient lundi, où la semaine dernière devient semaine prochaine.
Et c’est – presque – la meilleure place pour elle : hors du temps.

Parce que la musique improvisée (elle changera de noms au fur et à mesure de l’article, selon le contexte, comme elle change de forme à chaque expérience) ne subit pas l’emprise du temps : elle s’écoute en direct. Elle se partage.

Et puis, l’émission,
elle se podcast de nouveau.


                                        @ photo dolphy00


Pour les rencontres avec les artistes.
Anne Montaron n’aime pas seulement la musique. Elle aime (surtout ?) les artistes. Elle aime glaner quelques (rares) paroles. Aller figer un discours sur une bande. Poser une voix à côté d’une musique. Oui, le musicien, la musicienne pensent, existent, vivent la musique. Techniquement quelques fois, mais aussi socialement, et émotionnellement.
Avant d’être un Art, la musique expérimentale est une rencontre entre artisans sonores. Et puis… ça prend.
Et là, ils se taisent. On écoute.

Et il y a la voix
d’Anne Montaron.


Pour avoir accès à des endroits inaccessibles.
La musique nouvelle est très éclectique. Et géographiquement étendue.
On peut l’entendre dans de (grandes) salles de concerts, dans des lieux d’art contemporain, dans des bars, des squats dans des festivals ayant (plus ou moins) pignon sur rue. On peut l’entendre un peu partout, plus ou moins facilement, en Occident. Au Japon. Chaque pays ayant ses difficultés d’accès spécifiques. Chaque type de musique nouvelle ayant son réseau propre.
L’équipe d’A L’Improviste va partout en France où nous n’avons pas tout le temps les moyens d’aller.
Ou nous fait revivre un moment magique que nous avions peur d’oublier.

La magie
se mérite.

Pour la Musique.
Parce qu’on est là pour ça : pour la Musique. Tous. Musiciens, organisateurs, producteurs, techniciens, public… Par amour de la Musique et là, aussi, de Liberté.
Cette émission nous donne à entendre une musique libre. Non pas free. Libre. Vraiment. Une création dans l’émotion du son. Un rapport direct de l’instrument et de l’instrumentiste. Un rapport complet, sans retenue, sans complexe. Le musicien donne ce qu’il veut à l’auditeur. Les musiciens donnent.

Il ne nous reste plus qu’à
prendre. 

Charlotte Picard
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